Samuel Beckett, à l’évocation de son nom, les étudiants tremblent, les passants fuient. Certains disent : « Mais quel ennui ! ». D’autres crient au génie. Et puis il y a les amoureux de son théâtre, de ses romans. Mais avant tout, il y a le goût des mots, de la langue, le désir de chaque lettre, de chaque apostrophe. L’invention littéraire, la suspension du temps.
L’invention des mots va avec celle des paysages. La ponctuation disparaît au même rythme que les corps des personnages. Peu à peu tout deviendrait-il innommable ? Mais qu’est-ce que dire ? C’est cette question que suggère l’oeuvre de Beckett. En langue française ou anglaise, elle se joue du changement social dans lequel elle s’inscrit. Nous entrons dans le pli des phrases comme dans les recoins de l’histoire de notre humanité. C’est bien là la force de Samuel Beckett, il nous offre les coulisses de notre pensée. Nous ne sommes pas faits pour la communication mais pour des actes de langage. Des actes d’engagement envers l’autre ou les autres. Les mots ne s’épuisent pas, ils sont les échos de nos souffles. Mais savons-nous encore nous écouter ?

C’est à cette palpitation des mots, à cet espace du dedans dehors que je vous invite. La logique de l’anti-pouvoir, c’est la compréhension du temps des mots et surtout de leur écoute. Le sens de l’écoute c’est cela que nous venons chercher dans l’oeuvre de Samuel Beckett.

 

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